UN JARDIN SINON RIEN !
Après trois ans de négociation pour tenter d’officialiser le droit à l’existence de ce jardin urbain partagé, PN-IMMOBILIER, la régie actuellement en charge des Terreaux 8/10 à Corsier-sur-Vevey ainsi que Ioanna Corveris, notaire à Lausanne et propriétaire de ce bâtiment de 56 appartements à loyers modestes, nous ordonnent aujourd’hui, contre l’avis d’une majorité des locataires, de le détruire entièrement.
PN IMMOBILIER, GÉRANCE SOURDE ET AVEUGLE
Sourde aux impératifs écologiques, aveugle des bénéfices environnementaux et sociaux que ce projet a apporté depuis sa création en avril 2020, la gérance actuelle, après vingt ans laissé à l’abandon, s’acharne à vouloir que ce jardin partagé retourne dans l’oubli et désire plus encore que les locataires restent isolés chez eux plutôt que de créer des liens au jardin !
GESTION LOCATIVE A MINIMA
Depuis 20 ans, la situation n’a cessé de se déteriorer.
Outre l’externalisation de la conciergerie qui a grandement participé à disloquer le lien social au sein du bâtiment, les gérances successives, aux ordres de la propriétaire, ont progressivement réduit au strict minimum toutes les dépenses d’entretien du bâtiment. Alors que les arbres étaient encore taillés et la bambouseraie partiellement maitrisée au début des années 2000, l’état général du bâtiment et plus encore celui du terrain se sont visiblement détériorés ces dernières années. Inondations et fuites saisonnières, fréquentes pénuries d’eau chaude, refus de rénovations essentielles, prolifération des bambous, chute d’arbres, abandon du terrain aux incivilités de quelques-uns…
Gérance humainement peu recommandable.
MENSONGES ET MÉPRIS DE CLASSE
Depuis la reprise de la gestion de l’immeuble fin 2021, Madame Demont et Madame Nocera, en charge du dossier, ont accumulé les irrégularités de gestion. Mensonges aux habitants, mises en demeure injustifiées, accusations indifférenciées, séquestration de trop-perçus, tout cela, dans un climat d’intolérance et de mépris de classe. Il ressort effectivement des témoignages recueillis à l’occasion de la fête des voisins, que cette gérance méprise indifféremment ses locataires et considère que s’acquittant de loyers peu chers, ils n’ont finalement qu’à se taire… S’agissant de notre projet, malgré nos invitations répétées au dialogue, PN Immobilier n’a jamais pris humainement la peine de nous contacter ni même consacré une seule visite à ce jardin.
INCONSCIENCE ÉCOLOGIQUE
Alors que le bâtiment est répertorié au cadastre solaire intercommunal comme potentiellement très bon pour la couverture photovoltaïque en toiture comme en façade, le propriétaire, qui planifie pourtant actuellement des travaux en toiture pour colmater des fuites provoquant depuis des années des inondations dans le bâtiment, n’a engagé aucune réflexion concernant les potentialités de l’énergie solaire. Toujours chauffés au fuel, rien n’est à attendre de la part du propriétaire de ce côté-là non plus pour les années à venir. Quant au jardin, si les menaces de la gérance sont mises à exécution, il sera à nouveau tondu mécaniquement à un centimètre du sol, éradiquant en juin toute la biodiversité existante.
Un bien triste constat d’inconscience écologique.
MOBILISATION GÉNÉRALE !
Suite à un courier plaidant une nouvelle fois pour la reconnaissance de cet espace collectif, lieu écologique de partage et d’échange, après deux mois de silence et sans avoir jamais daigné venir constater les multiples avantages de ce jardin, la propriétaire et la gérance nous ordonnent de remettre immédiatement le terrain dans son état d’origine.
Face à notre refus, la propriétaire et la gérance s’attaquent maintenant directement à ce qu’elles considèrent comme la racine du problème: le locataire récalcitrant. Une résiliation de bail avec effet immédiat ainsi qu’une convocation à un état des lieux de mon appartement viennent de m’être adressées.
Solidaires en pensées, les autres locataires concernés et aujourd’hui potentiellement menacés n’osent naturellement plus prendre part directement au combat…
LES LOCATAIRES DONNENT LEURS VOIX !
Invités à répondre à un sondage anonyme, une immense majorité des locataires a répondu vouloir conserver le jardin actuel et nombre d’entre-eux nous ont laissés des commentaires d’encouragement.
APPORTEZ VOTRE VOIX !
L’urgence climatique nous commande socialement et moralement d’agir. Aujourd’hui, la prise en compte de cette urgence se mue progressivement en une multitude de mesures devant favoriser la mutation profonde de nos comportements individuels et collectifs afin d’adopter un modèle durable capable de protéger les générations à venir des conséquences du changement climatique.
Au plan national, cantonal et communal, des plans climat sont partout élaborés. Les mesures nombreuses qui en découlent nous encouragent à faire plus et mieux, s’agissant de préserver les ressources naturelles et la biodiversité, de favoriser des modes de consommation et de production alimentaire alternatifs et de renforcer, partout où nous le pouvons, les actions visant à favoriser une meilleure cohésion sociale.
Le projet de jardin que nous défendons et que la gérance veut détruire répond à toutes ces aspirations. Amélioration de la biodiversité et meilleure gestion des ressources naturelles, production et consommation de produits locaux et reprise progressive du dialogue et de l’entraide de voisinage.
DÉTRUIRE CE JARDIN EST UN NON-SENS !
Convenons-en, détruire ce jardin est non-sens absolu. Notre sondage auquel les locataires ont largement répondu confirme qu’une large majorité d’entre eux apprécient aujourd’hui l’aménagement réalisé et souhaitent que ce jardin perdure. Les locataires qui prennent part régulièrement à son entretien font œuvre utile. Ils valorisent un espace naturel, favorisent la biodiversité et utilisent le compost du jardin plutôt que d’encombrer celui de nos poubelles. Cette année, ce sont déjà plusieurs dizaines de kilos de légumes du jardin qui ont été distribués gratuitement aux locataires des deux bâtiments. Personne ne parvient à trouver dans cette affaire une raison valable justifiant de vouloir à tout prix anéantir un jardin, dont une partie des récoltes n’est pas encore commencée, et de le remplacer par un vulgaire terrain vague.
SOUTENEZ NOTRE PROJET
Malgré l’intransigeance du propriétaire et de la Gérance, nous comptons sur vos soutiens pour faire pression et obtenir enfin le droit de développer ce jardin en toute légalité.
Depuis trois ans, nous n’avons cessé de proposer des solutions – participation de la Gérance et du propriétaire au comité de l’association – plan de développement concerté sur plusieurs années – reprise du mandat externe pour l’entretien du terrain – reprise de la conciergerie -inscription du jardin à la charte des jardins, etc… Toutes sont restées lettre morte, avec comme seul argument que c’est trop compliqué à gérer.
En 2021, nous sollicitions également l’ASLOCA afin d’élaborer un classement des régies immobilières en matière de transition et de durabilité. Il nous semble effectivement bien curieux, alors que la transition énergétique des bâtiments est l’une des mesures les plus importantes pour atteindre collectivement les objectifs climatiques, que les régies immobilières privées qui possèdent et gèrent des milliards, ne soient jamais interrogées sur ces questions cruciales.
Ce JARDIN URBAIN À DÉFENDRE se peut d’être un déclencheur afin de nous mobiliser toutes et tous ensemble pour revendiquer son droit à exister, ici et partout ailleurs !
IL EST NÉCESSAIRE D’AGIR !
Du 3 au 5 juin prochain, à l’occasion de la journée de l’environnement, nous, locataires locatifs partout en Suisse romande, planterons symboliquement et joyeusement des tomates pour mettre les propriétaires immobiliers face à leurs responsabilités environnementales et revendiquer le droit de développer et cultiver des jardins partagés au pied de nos immeubles !
Rejoignez-nous !
NO COMMENT…
L’affaire « argent contre côtes de bettes »…. Une belle réussite collective que ce jardin, là où la société échoue de façon dramatique à créer davantage de lien. La légitimité est du côté de ceux qui créent, partagent et donnent (surtout s’il s’agit de nourriture). Dans certains pays, l’état reprend les terrains des propriétaires s’il ne font rien avec et ne font qu’alimenter la spéculation, comme cette gérance spécialisée dans la récolte des sous, mais incapable d’assainir son terrain.
Mon soutien vous est acquis. Votre jardin va dans le sens de la nécessaire durabilité et l’écologie. Plus encore, la transition énergétique impose qu’un bâtiment soit correctement isolé, chauffé sans recourir aux énergies fossiles et utilise l’énergie solaire sur les tours bien exposés. Ne lâchez rien !
Que les espaces de vie puissent être des espaces où il fait bon vivre!
Votre projet et votre lutte sont tout simplement exemplaires de ce dont nous avons besoin, comme société, aujourd’hui et demain. 1000 mercis pour tout ce que vous faites.
As we see food security in decline here in Switzerland, and around the world, producing healthy local food should be a priority. It is disgusting to see every green space on the Arc Lémanique being covered in concrete so some developers can make another big profit. Listen to the people instead of thinking only of quick profits.
Je découvre votre jardin sur ce site. Tellement beau! Socialement, écologiquement, économiquement convaincant. Pourquoi le supprimer? Pourquoi s’attaquer à ce qui vit manifestement pleinement? Ce qui relie, nourrit, embellit, remplit l’âme. Un non-sens.
Félicitations pour ce magnifique résultat.
Votre projet est pertinent et tellement inspirant, merci!
J’espère qu’il sera très très contagieux
Madame, Monsieur,
Les démarches menées pour transformer le talus en un jardin en terrasses sont un travail conséquent qui a été, ces deux dernières années, mené à bien par Jérome Cherix, d’autres habitants du bâtiment ainsi que par différents acteurs sociaux.
Avec la sixième extinction de masse en cours, le réchauffement climatique et les canicules à venir, les espaces de biodiversité fournissent de l’air renouvelé, des lieux de vie aux êtres non-humains et des lieux de culture, de partage et de transition aux êtres humains.
Ces espaces sont donc primordiaux et les jardins urbains, personnels ou communautaires, en font partie. Décourager ces collaborations entre êtres, c’est vouloir mettre un stop à des initiatives qui peuvent nous aider à faire les pas indispensables à un futur viable.
Les abeilles (et autres pollinisateurs) sont, elles aussi, de précieuses alliées, qui contribuent à la continuation des cultures servant à produire les denrées qui nous sont nécessaires au quotidien et, à plus grande échelle, à ce que la vie se perpétue.
Elles, ainsi que leurs collègues non-humains, sont des êtres vivants, des êtres dont il faut prendre soin.
Je sollicite donc votre réflexion critique sur la décision de faire enlever le jardin, au vu de votre position sociale qui vous permet de décider de la suite des évènements et de leur impact, de ce que cela changerais, pour quelques dizaines d’êtres-humains et des centaines d’êtres non-humains (insectes, pollinisateurs, plantes, petits mammifères, champignons, êtres micro-organiques).
Merci à vous de reconsidérer votre décision, avec compréhension et bienveillance, car des formes de vie en dépendent.
La gérance/propriétaire devraient plutôt valoriser, soutenir et encourager cett démarche qui est une réelle plus value pour chacun.
Ne lâcher rien Banzaï !
Depuis deux ans, en toute transparence (ma première présentation du projet à la Gérance date du 11 mai 2020), j’ai entrepris, comme locataire soucieux des détériorations causées par certains, et comme professionnel de l’animation socioculturelle, désireux de recréer un espace d’échange constructif, de collectiviser l’espace de jardin trop peu entretenu en proposant aux locataires de le développer ensemble.
Depuis deux ans, en commençant par nettoyer cet espace vert des déchets innombrables qui y avaient été jetés directement par les balcons, puis en aménageant avec soin un jardin floral, en y plantant à nos frais de nombreuses essences colorées, nous sommes parvenus à ce qu’une majorité des locataires respecte aujourd’hui cet endroit (moins de 60 litres de déchets ont été récupérés dans le jardin cette dernière année contre plusieurs centaines les années précédentes) et qu’une majorité des locataires dise aujourd’hui apprécier l’esthétique de ce jardin.
Depuis deux ans, nous nous sommes occupés de nettoyer l’espace sous les balcons ainsi que les escaliers d’accès qui ne faisaient jusque-là l’objet d’aucun entretien particulier. Nous avons entrepris de nettoyer la bambouseraie et tenter d’en maitriser l’essor. Nous y étions en partie parvenus jusqu’à ce qu’une nouvelle chute d’arbre, toujours pas traitée jusqu’à aujourd’hui, ne vienne à compromettre ce difficile travail.
Depuis deux ans, nous avons recréé du lien social. Six locataires aujourd’hui prennent part aux travaux de jardinage. Un couple de locataires a même choisi de s’installer dans cet immeuble après avoir découvert l’existence de notre jardin partagé. Ils contribuent aujourd’hui avec enthousiasme à son entretien et à son développement. Certains locataires nous confient leurs plantes d’appartement durant leurs vacances et nous ramènent en remerciement de nouvelles essences à planter. Les échanges courtois nous encourageant à continuer pour le plaisir des yeux et des sens notre travail sont aujourd’hui courants.
Si certain(s) se plaigne(nt) que des abeilles soient réapparues sur leur balcon, d’autres ici s’en réjouissent au contraire. Une voisine au 5ème étage nous faisait part de son enchantement à revoir voler devant ses fenêtres des insectes qui avaient précédemment disparus. Plus généralement, nous avons effectivement constaté que l’apport de nouvelles essences mellifères et le meilleur entretien du jardin a permis de favoriser le retour d’une plus grande biodiversité. Scarabées, abeilles, bourdons, oiseaux, lézards, hérissons, autant d’espèces vitales à l’équilibre naturel sont aujourd’hui mieux représentées sur ces parcelles et nous nous en réjouissons.
Depuis deux ans, nous avons consacré des centaines d’heures à l’entretien et à l’embellissement de ce jardin. Nous nous sommes également occupés de tailler certains arbres qui en ont toujours un urgent besoin et cette année, nous serons une nouvelle fois en mesure d’offrir une partie des récoltes aux locataires des immeubles.
Depuis deux ans, nous avons sollicité l’appui de la Gérance en charge, celui de la propriétaire. Nous vous avons invité au dialogue, nous vous avons invité à venir découvrir notre travail, nous vous avons proposé des options, des solutions, sans résultat. Mais depuis deux ans, malgré notre transparence, malgré nos appels à la concertation, malgré tout le travail accompli, c’est nous qui sommes encore et toujours désignés ici comme les méchants !